L’arthroplastie de genou, ou mise en place d’une prothèse de genou, est la chirurgie du genou la plus courante avec près de 120 000 prothèses posées en France en 2018. Sa principale indication est la gonarthrose (arthrose du genou) de stade avancé, ne répondant pas au traitement médical. Son principe est simple : remplacer la surface articulaire abîmée par un implant prothétique.
Il existe plusieurs types d’implants :
Les prothèses uni-compartimentales (PUC) :
- L’objectif de la PUC est de remplacer uniquement le compartiment fémoro-tibial usé.
- Elle se compose d’un implant fémoral et d’un implant tibial articulés autour d’une surface de glissement en polyéthylène, positionnés uniquement dans le compartiment arthrosique.
- Les indications de PUC sont très précises et décidées en concertation entre le chirurgien et son patient. Le principal critère est la localisation uni-compartimentale de l’arthrose, mais des critères de poids, d’axe, de stabilité, rentrent en compte.
- L’atteinte ne concernant qu’un compartiment fémoral-tibial, aucun geste n’est réalisé sur la rotule.
Les prothèses totales de genou (PTG) :
- L’objectif de la PTG est de remplacer la totalité des compartiments du genou par un implant.
- Elle se compose d’un implant fémoral (carter fémoral) et d’un implant tibial (embase tibiale) articulés autour d’une surface de glissement en polyethylène.
- La mise en place d’un implant rotulien n’est pas systématique et dépend de plusieurs critères comme l’usure de la rotule ou la présence de symptômes du compartiment antérieur.
Les prothèses fémoral-patellaires (PFP) :
- L’objectif de la PFP est de remplacer par un implant uniquement le compartiment fémoro-patellaire.
- L’intervention consiste au remplacement de la trochée fémorale (lieu d’articulation du fémur avec la rotule), et du resurfaçage de la rotule avec un implant en polyéthylène.
- Aucun geste n’est réalisé au niveau fémoro-tibial.
- Les indications de PFP sont extrêmement réduites et réservées à des cas très particuliers.
Prothèse sur mesure :
dans le cadre de l’implantation des prothèses du genou, le chirurgien peut utiliser des implants sur-mesure. Après réalisation d’un scanner 3D pour modéliser l’anatomie exacte du patient, une prothèse sur-mesure est conçue et fabriquée spécialement pour chaque patient, permettant une reproduction parfaite de l’anatomie et de l’alignement de la jambe tel qu’il était avant l’usure du cartilage.
Déroulé du séjour
Un bilan pré-opératoire est nécessaire avant chaque opération.
- Il comporte de manière systématique une consultation avec un anesthésiste, afin de décider des modalités de l’anesthésie.
- De manière optionnelle, selon chaque patient, des consultations avec des spécialistes (cardiologie, dentistes, etc…) peuvent être nécessaire.
La réalisation d’une arthroplastie de genou nécessite une prise en charge hospitalière.
- L’entrée se fait le plus souvent le matin de l’intervention.
- Après une surveillance de quelques jours dans l’unité de chirurgie orthopédique, le patient est autorisé à regagner son domicile ou le centre de rééducation.
- Dans certains cas précis, l’entrée peut avoir lieu la veille.
L’intervention dure entre 1 et 2h.
La cicatrice se trouve sur l’avant du genou, ou en reprenant des cicatrices existantes.
- Suites post-opératoires
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L’appui est complet en post-opératoire, et la marche autorisée dès le soir de l’intervention, sous couvert de béquille (ou déambulateur).
Des séances de kinésithérapies sont débutées dans le service puis poursuivies au domicile ou en centre de rééducation. Les objectifs principaux sont le réveil quadricipital, le travail des amplitudes articulaires, la lutte contre le flessum et l’apprentissage de la marche en béquille.
Le risque de phlébite (thrombose veineuse profonde) étant accrue par la chirurgie du genou, une anticoagulation préventive pour une durée de 15 à 30 jours.
Les soins de pansements sont réalisés tous les deux jours, jusqu’à la cicatrisation complète, permettant un nettoyage de la cicatrice et une surveillance infirmière de l’état cutanée. Les agrafes sont enlevées à partir du 17ème jour post-opératoire.
La douleur post-opératoire est prévenue par les antalgiques. Une ordonnance d’antalgique, remise à la sortie, détaille le protocole anti douleur. Lors des premiers jours, la prise des antalgiques doit être systématique de manière à prévenir la douleur. La gestion de la lutte contre la douleur est importante et implique un bon suivi des consignes.
Afin de limiter l’hématome et la douleur, le membre inférieur doit être surélevé et de la glace doit être appliquée par attelle cryothérapie.
- Réhabilitation accélérée après chirurgie (RAAC)
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La durée d’hospitalisation pour un retour au domicile est de 1 à 4 jours en fonction de l’évolution.
La mise en place des protocoles de RAAC permet une hospitalisation courte (24-48h). Les protocoles antalgiques sont optimisés par le chirurgien et l’anesthésistes :
- Bloc antalgique pré-opératoire par l’anesthésiste
- Infiltration péri-articulaire par le chirurgien en fin d’intervention
- Perfusions d’antalgiques organisés au domicile en association au traitement antalgiques
- Attelle de cryothérapie compressive dynamique pour contrôler les douleurs et l’hématome post-opératoire.
Pour les patient seul à domicile ou dépendant, une convalescence en centre peut être décidé avec le chirurgien. Le départ au centre de convalescence est habituellement possible 48h après la chirurgie.
- Risques de complications
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L’arthroplastie de genou est une intervention fréquente et sure, toutefois, le risque zéro n’existe pas en chirurgie. Les risques et complications des prothèses du genou sont abordés en consultation préopératoires avec le chirurgien.
Au-delà des risques classiques inhérents à toute chirurgie, comme les risques anesthésiques, la chirurgie prothétique comporte quelques risques spécifiques :
- Le risque infectieux : Il est inférieur à 1% des interventions. En cas de prise en charge précoce, un lavage chirurgical de la prothèse peut être suffisant. Dans certains cas, un changement complet de la prothèse ainsi qu’un traitement antibiotique de longue durée peut être nécessaire.
- Le risque thrombo-embolique : la phlébite (ou caillot de sang dans les veines de la jambe) peut survenir dans le mois suivant l’opération. Ce risque est faible car prévenu par la mise en place d’un traitement anticoagulant.
- L’hématome : du fait de l’anticoagulation préventive, un hématome du site opératoire peut survenir. Il est limité par l’application de glace en postopératoire. Il est bénin la majeure partie du temps et se résorbe quelques semaines.
- La raideur articulaire peut survenir après l’implantation de la prothèse. Elle est prévenue par la réalisation de kinésithérapie précoce et prolongée. En cas de raideur majeure, des solutions chirurgicales existent pour améliorer la flexion du genou.
Résultat
L’objectif principal d'une prothèse est la disparition des douleurs et l’absence de gêne fonctionnelle niveau du genou.
Les résultats des prothèses de genou sont très satisfaisants permettant une bonne amélioration des douleurs et de la fonction du genou. La marche sans béquilles est en général récupérée dans les deux mois postopératoires.
Pour augmenter la durée de vie de la prothèse, il est souhaitable d’épargner le genou opéré de contraintes trop importantes comme le port de charges lourdes répétées et les sports d’impacts (tennis, course à pied…), et préférer les activités plus douces comme le golf, la natation, le vélo ou la randonnée.
Questions fréquentes
- En quoi est faite ma prothèse ?
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Les implants utilisés sont le plus souvent fait d’un alliage de chrome, de cobalt et de nickel, avec une interface de glissement en polyéthylène.
- Le sport est-il autorisé après la pose d’une prothèse de genou ?
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Oui !
L’activité physique est importante et conseillée après une prothèse du genou. Une prothèse de genou ne doit pas être un frein aux activités et permet la pratique de la randonnée, du vélo, du golf, etc… Toutefois, les sports à impacts (course à pied) doivent être évités. - Puis-je conduire avec une prothèse de genou ?
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Oui !
La conduite est interdite pendant un mois en post-opératoire.
Elle est généralement reprise entre un et deux mois, après reprise d’une bonne fonction du genou et d’un bon contrôle de la jambe de manière à garantir une bonne sécurité au volant.